Pour des primes plus basses : La solution du PLR plébiscitée par les experts

L'"assurance budget" proposée par le PLR reçoit un bon accueil de la part des économistes de la santé. Cela est réjouissant et montre que nous agissons sur les bons leviers. Il est cependant regrettable que le Conseil fédéral rejette cette proposition innovante. Ainsi, l'inaction du ministre de la santé Alain Berset se prolonge, bien qu'il y ait un grand besoin d'agir sur les coûts de la santé.

Les primes d'assurance maladie devraient augmenter de 7 à 9% cet automne. Afin de soulager la classe moyenne, qui ne bénéficie pas de réductions de primes, le PLR demande l'introduction d'un modèle de budget. Ainsi, la population devrait avoir la possibilité de limiter volontairement son catalogue de prestations et de réaliser des économies. Selon les préférences, il doit être possible de renoncer à l'homéopathie, de n'utiliser que des génériques, de restreindre le libre choix du médecin (suppression de l'obligation de contracter) ou d'utiliser obligatoirement le Dossier électronique du patient (DPE). L'objectif : réduire la charge des primes de 25%.

L'assurance budget obtient de bons résultats

Stefan Felder, économiste de la santé de l'université de Bâle, partage dans une interview l'analyse du PLR selon laquelle l'extension constante du catalogue de prestations est problématique : "Si l'on regarde le catalogue de prestations de l'AOS, nous avons le contraire d'une assurance de base. C'est une assurance complète pour tous, comme il n'en existe nulle part ailleurs dans le monde" (source :  FR).

Willy Oggier, économiste de la santé, reconnaît lui aussi un potentiel à la proposition du PLR : "Si les assurés peuvent effectivement choisir volontairement le modèle qu'ils souhaitent, on peut tout à fait l'envisager". Il ajoute : "Ce qui est déterminant, c'est ce qui est compris dans la variante budgétaire. On a ici une grande marge de manœuvre". (Blick)

Les propositions de l'UDC, du Centre et du PS échouent nettement

Les "idées" des autres partis s'en sortent moins bien : la semaine dernière, le Centre a récolté pour la énième fois des critiques publiques de ses propres rangs pour son initiative sur le frein aux coûts (qui devrait en fait s'appeler initiative sur le rationnement). En effet, l'ancien conseiller aux Etats Konrad Graber a expliqué dans la NZZ que la proposition lancée par le Centre provoquait dans le meilleur des cas un bon débat, mais ne résolvait pas les problèmes. Il suffit de lire le texte de l'initiative pour se rendre compte que la proposition n'est rien de plus que du marketing bon marché - il est écrit : "Si l'augmentation des coûts moyens (...) est supérieure à l'évolution des salaires nominaux (...), la Confédération prend des mesures pour réduire les coûts en collaboration avec les cantons. Des propositions concrètes ? Il n'y en a pas. Le Centre préfère demander des "mesures", restant ainsi au niveau méta et faisant comme si la politique n'essayait pas depuis des années de maîtriser le problème de l'augmentation des coûts. La mesure ultime serait le rationnement des prestations ou des délais d'attente, comme nous le connaissons en Angleterre.

La proposition extrême de l'UDC de supprimer l'obligation a également été clairement rejetée par les experts. Depuis longtemps déjà, les spécialistes s'accordent à dire que la proposition du PS, selon laquelle la charge des primes doit être compensée à l’infinie par le produit de l’impôt, ne réduira pas les coûts.

Le PLR ne lâche pas prise

Le PLR s'engagera avec force en faveur de l'assurance budget. Nous obtiendrons des primes plus basses grâce à une plus grande liberté de choix et à des modèles d'assurance innovants. Nous nous engagerons également pour un renforcement de la concurrence, pour la suppression des mauvaises incitations et pour une numérisation systématique du système de santé.

 

 

 

Philippe Nantermod