La Suisse compte 3000 PME actives dans le domaine civil et dans l’industrie de l’armement, réparties sur l'ensemble du territoire. Ce secteur stratégique garantit des emplois et contribue à notre savoir-faire industriel ainsi qu’à notre sécurité. Alors que des drones survolent Munich et que l’Europe cherche à se réarmer, notre industrie de l’armement, est au bord du gouffre. La Berne fédérale est responsable de cette situation qui met en péril la viabilité de nombreuses PME et les places de travail qui en dépendent.
« Swiss made » : d’un gage de qualité à un handicap concurrentiel
Bercés par l'illusion d'une « paix éternelle », le PS, les Verts et le Centre ont durci les lois sur les exportations au début des années 2020. Ils sont même allés jusqu'à interdire aux pays qui achètent des armes en Suisse de les transmettre à leurs alliés en cas d'urgence. À peine ces nouvelles règles étaient-elles entrées en vigueur que la Russie a envahi l'Ukraine. Depuis, plus personne ne passe de commande en Suisse.
Les avertissements du PLR sont restés lettre morte : ni l'UDC (une seule voix pour) ni le Centre (cinq voix seulement) n'ont soutenu le changement législatif qui s'imposait déjà en 2022 (motion Burkart: Préserver la neutralité et renforcer la BTIS en supprimant la déclaration de non-réexportation pour les pays ayant les mêmes valeurs que nous et un régime de contrôle des exportations comparable).
En raison du blocage politique, les fabricants suisses n'ont aujourd'hui souvent aucune chance dans les appels d'offres internationaux, même les filets de camouflage ne sont plus achetés en Suisse. En très peu de temps, le label « Swiss made » est ainsi passé d'un gage de qualité à un handicap concurrentiel. Dernière victime en date : la société soleuroise Saltech AG, qui a dû délocaliser l'intégralité de sa production de cartouches de 12,7 millimètres à l'étranger. Selon la maison mère, cette décision est « entièrement due à la législation suisse en matière d'exportation ».
Le PLR protège la neutralité armée
Pendant plus de trois longues années, le PLR a œuvré sans relâche pour corriger cette situation. Aujourd’hui : après le Conseil des États, la CPS-N a également ouvert la voie à une amélioration de la situation. C’est une victoire d’étape. À l'avenir, certains États partageant nos valeurs pourront transférer du matériel de guerre suisse dans des conditions claires et transparentes.
Damien Cottier, président du groupe PLR est soulagé que le Centre et l'UDC fassent enfin preuve de pragmatisme dans ce dossier : « Il est minuit moins cinq. Au cours des trois dernières années, la Suisse a perdu une partie de son industrie de l'armement, de son savoir-faire précieux et d'innombrables emplois. » La solution trouvée prévoit des règles strictes tout en garantissant la capacité de notre pays à se défendre, souligne M. Cottier. « La neutralité armée implique une industrie de l'armement compétitive et viable. »
Le PLR attend le soutien total de l'UDC et du Centre au Parlement
Le PLR demande que le projet soit adopté lors de la prochaine session d'hiver. C'est le dernier espoir pour de nombreuses PME suisses actives dans le domaine de l'armement et pour maintenir une neutralité armée crédible. « Le PLR attend désormais le soutien total de l'UDC et du Centre », déclare Benjamin Mühlemann, coprésident du PLR. Et d'ajouter : « Celles et ceux qui hésitent encore porteront la responsabilité de l'effondrement définitif de notre industrie de l'armement et de la destruction de milliers d’emplois. Ils devront également assumer la perte de la capacité de défense de la Suisse ainsi que de sa neutralité armée. »