Des pertes fiscales à financer par la classe moyenne
Les Jeunes Socialistes comptent sur les recettes hypothétiques de leur impôt sur les successions pour financer la « transition écologique de l’économie ». Or, selon le Conseil fédéral, cette initiative entraînerait le départ des plus grands contribuables et des pertes fiscales pouvant atteindre 3,7 milliards de francs par an. Dans le contexte actuel d’allègement budgétaire des pouvoirs publics, de telles pertes ne sont pas envisageables. Elles ne pourraient être compensées qu’au prix de coupes massives dans les services publics ou d’une nouvelle hausse d’impôts — frappant une nouvelle fois celles et ceux qui contribuent déjà bien assez à la prospérité de notre pays : la classe moyenne. Pour un ménage type, la facture pourrait grimper jusqu’à 1265 francs supplémentaires par an.
Un impôt extrême qui met en péril les entreprises familiales
En Suisse, de nombreuses entreprises familiales seraient directement impactées par l’initiative. La fortune de leurs propriétaires est, pour l’essentiel, investie dans l’entreprise elle-même. Or, la valeur de cette dernière reposant en grande partie sur des actifs immobilisés, les héritiers seraient contraints de vendre une partie ou l’intégralité de l'entreprise, le plus souvent à des investisseurs étrangers. C'est la seule façon pour eux de payer des impôts aussi élevés. L’initiative menace donc des grandes entreprises familiales qui sont à l’origine de marques traditionnelles et font la fierté de la Suisse, offrent des milliers d’emplois et font vivre un tissu dense de PME locales.
Une initiative contre-productive et dangereuse
Qui accepterait de voir une entreprise bâtie avec passion et engagement être démantelée au décès de son propriétaire ? À moyen terme, les conséquences seraient désastreuses : affaiblissement de l’attractivité de notre place économique, frein à la création de nouvelles entreprises, et mise à mal de la capacité d’innovation – pourtant essentielle pour une transition écologique responsable. Rappelons que la Suisse agit déjà depuis le début des années 2000, notre pays a réduit son impact environnemental de plus d’un quart grâce à une politique climatique active et efficace. Plutôt que de continuer sur cette lancée, les Jeunes Socialistes veulent faire fuir les plus grands contribuables — ceux-là mêmes qui financent une part substantielle des recettes publiques.
Un tel impôt ne ferait que des perdants. C’est pourquoi le Conseil fédéral, le Parlement et la Conférence des gouvernements cantonaux recommandent de voter NON à l’initiative des Jeunes Socialistes. La large alliance formée par l’UDC, le PLR, Le Centre, les Vert’libéraux, Economiesuisse, Swissmem, l’Union suisse des arts et métiers, Swiss Family Business et l’Association des sociétés anonymes s’engage également contre ce texte et ses conséquences désastreuses.
L’alliance interpartis a tenu une conférence de presse le 7 octobre 2025 à Berne. Le conseiller aux États PLR Thierry Burkart, la conseillère nationale UDC Monika Rüegger, le conseiller national Le Centre Sidney Kamerzin et la conseillère nationale PVL Céline Weber y ont exposé les arguments en faveur du NON.
- Thierry Burkart, conseiller aux États et président PLR. Les Libéraux-Radicaux Suisse
- Monika Rüegger, conseillère nationale UDC Suisse
- Sidney Kamerzin, conseiller national Le Centre
- Céline Weber, conseillère nationale PVL Suisse
- Christoph Mäder, président economiesuisse
- Fabio Regazzi, conseiller aux États et président Union suisse des arts et métiers usam
- Jean-Philippe Kohl, vice-directeur Swissmem
- Hans-Jörg Bertschi, président Swiss Family Business
- Philipp Kuttler-Frey, président Association des sociétés anonymes privées