L'initiative « AVSPlus » qui demande une augmentation des rentes de 10 pourcent a été déposée par l'union syndicale suisse et est soutenue par la gauche. Après le Conseil des Etats, le Conseil national a largement rejeté aujourd'hui ce projet vide de bon sens, ce qui réjouit le PLR. Désormais, il appartient aux citoyens de se prononcer dans les urnes à ce sujet. Le PLR va combattre « AVSPlus » afin de lever cette épée de Damoclès au-dessus de la prévoyance vieillesse.
L'initiative « AVSPLUS » aurait pour conséquence une augmentation des dépenses annuelles de l'AVS de 4 milliards en 2018 et de 5.5 milliards en 2030. Les initiants ne se soucient pas du financement lié à une telle proposition. Si cela n'est pas surprenant, le fait que l'initiative rate totalement sa cible l'est encore moins. Concrètement, le supplément sur la rente n'aiderait pas les retraités les plus pauvres, il profiterait cependant aux plus aisés : bel auto-goal !
L'initiative rate sa cible
Les initiants soutiennent que cette hausse permettrait de réduire le risque de pauvreté parmi les personnes âgées ainsi que le nombre de personnes recourant aux prestations complémentaires. Faux ! Ce supplément ne serait vraiment bénéfique qu'aux retraités ne touchant pas de prestations complémentaires car l'augmentation de la rente serait en principe déduite du montant des prestations. Autrement dit, l'initiative profiterait à une large majorité de retraités qui, malgré des situations financières diverses, ne représentent aucun risque de pauvreté.
En ce qui concerne le financement, les initiants comptaient sur l'impôt sur les successions, qui a entre-temps été largement rejeté par le peuple et les cantons. Il reste donc soit une augmentation de la TVA ou une augmentation des retenues sur le salaire, des éléments qui augmentent les coûts du travail en Suisse et diminuent notre compétitivité à l'échelle internationale. Autrement dit, un nouveau bel auto-goal pour la place économique suisse.
Une proposition antisociale
L'AVS fait face un défi de taille qui est son financement futur. Le PLR s'est toujours engagé pour une réforme durable et équilibrée. La première mesure urgente est l'harmonisation de l'âge de la retraite pour les hommes et les femmes à 65 ans. Deuxièmement, le système doit être flexibilisé, la retraite doit pouvoir être prise par étape. Finalement, les «travailleurs seniors» doivent être une ressource qui est utilisée dans le marché du travail car elle est riche de connaissances et d'expériences.
En conclusion, l'instrument prétendument social proposé par l'initiative se révèle antisocial sous presque toutes ses coutures. Une telle politique de l'arrosoir n'est pas une solution ! Pour le PLR, seul le rejet massif de cette initiative permettra un débat serein sur la réforme « prévoyance vieillesse 2020 ». Nous avons une responsabilité envers les générations futures, la responsabilité de ne pas leur transmettre une AVS exsangue, mais bien une AVS forte dont le financement est assuré pour les prochaines décennies.
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