Peu d'autres pays sont aussi durement touchés par les taxes douanières que la Suisse. Les droits de douane punitifs et arbitraires de 39% imposés par le président Trump constituent sans aucun doute un coup dur pour notre tissu industriel et nos PME. Dans le même temps, la Suisse peut s'appuyer sur des bases solides : une économie résiliente, un système politique fiable et prévisible, ainsi que d'innombrables citoyennes et citoyens engagés et bien formés. Nos ancêtres, tout comme nous, ont déjà surmonté plusieurs crises avec succès.
Les politiques doivent désormais agir avec prudence, mettre de côté les querelles partisanes et trouver ensemble des solutions. Il est prépondérant de définir des priorités claires afin de protéger les emplois, les PME et les grandes entreprises ainsi que la prospérité de notre pays.
Prenons des mesures pour protéger les emplois, le porte-monnaie de la classe moyenne et les PME suisses.
1. Poursuivre les négociations, sans illusions :
Les discussions avec les États-Unis doivent continuer. La Suisse, qui se classe au sixième rang des investisseurs étrangers aux États-Unis, a des arguments de poids à faire valoir dans ces négociations. Toutefois, nous ne pouvons pas compter sur la fiabilité du gouvernement américain actuel, qui est hautement imprévisible. La protection de nos intérêts est notre priorité absolue.
2. Conquérir de nouveaux marchés :
La Suisse doit réduire sa dépendance vis-à-vis des États-Unis. Pour ce faire, elle doit conquérir de nouveaux marchés : il est essentiel de s'atteler sans tarder à la conclusion rapide d’accords de libre-échange avec les pays du Mercosur et l'Inde, ainsi qu'à l’extension et à la modernisation des accords existants, notamment avec la Chine et le Japon.
3. Miser sur la fiabilité et la stabilité de la Suisse :
Dans un monde instable et imprévisible, la fiabilité et la stabilité sont nos atouts majeurs. Une stabilité financière, des institutions fiables et prévisibles ainsi que des entreprises dignes de confiance avec des collaboratrices et des collaborateurs bien formés constituent la colonne vertébrale de notre pays. Nous devons préserver et renforcer ces piliers fondamentaux.
4. Suspension de l'impôt minimum de l'OCDE :
La Suisse a introduit cet impôt il y a un an, dans l'espoir que de nombreux autres pays lui emboîteraient le pas. Cela ne s'est pas confirmé. Compte tenu du fait que l'actuel gouvernement américain fait fi des accords internationaux, il ne faut pas s'attendre à ce que d'autres États introduisent cet impôt. Afin de protéger nos entreprises, la Suisse doit suspendre l'impôt minimum de l'OCDE jusqu'à nouvel ordre.
Stop aux revendications irréalistes et irresponsables
Il est également clair que la situation actuelle ne se prête pas à des expérimentations politiques. Le PLR invite tous les partis à suspendre ou à retirer immédiatement les projets nuisibles à l'économie et au porte-monnaie de la classe moyenne. La Suisse a besoin de stabilité, et non d'expérimentations. Concrètement, cela veut dire :
5. Pas d’élargissement supplémentaire de l'AVS au détriment de la classe moyenne et des PME :
Avec le soutien du PS et des Verts, le Centre veut augmenter l'AVS de 3,6 milliards de francs par an, alors que la 13ème rente n'est même pas encore financée. Cette extension supplémentaire de l'AVS se ferait au détriment de la classe moyenne et des PME, sous la forme d’une hausse des ponctions salariales et d’une augmentation de la TVA. Cette charge de plusieurs milliards est insupportable. Notre AVS doit être stable à long terme, sans imposer à la classe moyenne, aux familles et aux PME des charges financières toujours plus lourdes.
6. Non à la résiliation des accords bilatéraux :
Avec son initiative « pas de Suisse à 10 millions », l'UDC veut détruire les accords bilatéraux et rompre ainsi délibérément nos liens économiques avec l'Europe. En pleine crise mondiale, cela est extrêmement dangereux. La Suisse ne doit pas s'isoler.
7. Non à l'initiative dangereuse des jeunes socialistes sur les successions (JS) :
Cette initiative détruirait 3,7 milliards de francs de recettes fiscales par an et chasserait les grands contribuables de Suisse. Avec un impôt fédéral de 50% sur les successions, c‘est aussi l’avenir de nombreuses entreprises familiales qui est directement menacé. La classe moyenne serait doublement pénalisée, avec des pertes d'emplois et des impôts plus élevés. Dans la situation actuelle, il est totalement irresponsable de prendre un tel risque. Le PS et la JS doivent enterrer ce projet.
8. Loi sur l'examen des investissements :
Soutenue par le PS et l'UDC, cette loi permettrait à l'avenir aux fonctionnaires de décider si une PME peut accepter ou non des investissements étrangers. Ce texte de loi menace gravement les emplois et l’innovation. La Suisse ne peut pas se permettre, surtout en ce moment, de renoncer délibérément aux investissements étrangers.
9. Pas de droits de douane en représailles :
L'appel à des mesures de rétorsion contre les États-Unis est compréhensible, mais des taxes douanières en représailles seraient contre-productives : elles renchériraient les produits pour notre industrie et feraient grimper les prix à la consommation. La Suisse se tirerait une balle dans le pied.
Mettons-nous au travail
Les commissions des Chambres fédérales se réuniront à nouveau à partir de la semaine prochaine. Tous les partis sont désormais appelés à agir dans l'intérêt de notre pays et de sa population. Les querelles partisanes n'ont pas leur place dans la situation actuelle.
Le cap du PLR est clair. Nous mettrons tout en œuvre pour préserver les emplois, soutenir les travailleuses et les travailleurs concernés, soulager les PME et préserver la prospérité de notre pays.