La terre est actuellement dans une phase de réchauffement. C’est vrai, mais l’évolution actuelle de ce dernier est beaucoup plus rapide que le cycle naturel qu’il devrait avoir. Les conséquences de ce réchauffement sont des étés plus chauds, des hivers plus courts et plus froids, des événements climatiques extrêmes (tempêtes, tornades, inondations, fortes précipitations, à l’image de celles que certaines villes ont connu en été 2018). 

Henri Klunge, ingénieur chimiste, conseiller communal, Lausanne

Si nous devons toutes et tous modifier notre comportement pour diminuer notre impact sur cette hausse des températures, nous devons aussi adapter nos villes à cette réalité. En effet, à chaque inondation nombre de nos infrastructures dysfonctionnent et une part importante de la société peine à endurer chaque vague de chaleur. Si chaque geste peut faire la différence, les politiques doivent poser les conditions-cadres pour les encourager.

Adapter les villes
En Suisse, les risques principaux sont les inondations et la chaleur. À ce titre une des meilleures mesures en matière de gestion des inondations est d’augmenter les surfaces dites de pleine terre (pour résumé, les surfaces perméables). Dans nos villes, la taille de ces surfaces tend à diminuer, ce qui a pour conséquence une augmentation des eaux de ruissellement et une mise à forte contribution de nos STEPS à chaque épisode de précipitation.
Les collectivités publiques peuvent agir en désimperméabilisant certaines places, en remplaçant les zones de parking goudronnées par des pavés gazon ou en augmentant le nombre d’arbres (attention alors à choisir des essences d’arbres qui seront adaptées au climat à venir et non pas au climat passé).

Réduire les taxes pour inciter les privés
Pour favoriser l’intérêt des acteurs privés à préserver des surfaces de pleine terre, une solution serait de diminuer les taxes dont ils doivent s’acquitter pour la gestion de leurs eaux de ruissellement, lorsqu’ils consentent à faire des efforts pour augmenter la perméabilité de leur terrain. Les toitures végétalisées ou les systèmes de rétention des eaux de pluie pour une utilisation comme eau sanitaire, ou d’arrosage, pourraient aussi être valorisés. En effet, ces systèmes permettent d’atténuer les pics d’eau arrivant dans les STEPS.
En outre, les toitures (ainsi que les façades) végétalisées et les arbres permettent, par le phénomène d’évapotranspiration, de créer des îlots de fraîcheur. Ils se comportent aussi comme une couche d’isolation thermique naturelle qui garde les immeubles plus froids en été et plus chauds en hiver.
Lors de la conception de nouveaux quartiers, il est important de planifier en amont les surfaces permettant de créer des zones perméables et plus fraîches. L’orientation et les formes des bâtiments doivent aussi être prises en compte pour améliorer la circulation de l’air.

Des mesures faciles à mettre en place
Nous le constatons, une foule de mesures peuvent facilement être mises en place. Ces mesures, si elles ont un coût, permettent néanmoins de réduire certains frais. Comme souvent en écologie, un investissement de départ plus important s’avère rentable sur le long terme. Charge à nous d’adopter cette vision libérale, basée sur une politique durable et de ne pas régler les questions climatiques uniquement au travers de taxes et d’interdits.

 

Avancer ensemble. PLR.Les Libéraux-Radicaux
 

Henri Klunge