Mi-législature 2019-2023

Huit parlementaires PLR élus pour la première fois au Conseil national ou au Conseil des États en 2019 reviennent sur leurs deux premières années dans la Berne fédérale.

Andri Silberschmidt, conseiller national Zurich

« Lorsque j'ai été élu au Conseil national, j'ai souhaité mener une politique axée sur celle des Jeunes Libéraux-Radicaux comme je le faisais auparavant. J'ai réussi, du moins en partie. J'ai pu mettre l'accent sur des thèmes essentiels, tels que renforcer l’entrepreneuriat et pérenniser les assurances sociales. J'ai sous-estimé la dynamique des deux chambres. Ce n'est pas parce que nous avons obtenu gain de cause au Conseil national que cela passera au Conseil des États. Comprendre et anticiper cette dynamique est une tâche herculéenne qui ne peut s’accomplir complètement au cours d'une seule législature.

Aujourd'hui, je pense beaucoup plus en termes de textes juridiques. Lorsque quelqu'un m'approche et me demande de l'aide pour un problème, je l'écoute et ma première question est la suivante : dans quelle loi et par quel article est-ce réglementé ? Ce n'est que lorsque vous identifiez réellement un problème que vous pouvez le résoudre. Le dossier politique le plus important à mes yeux reste la pérennisation des assurances sociales, car ces deux dernières années, nous avons fait moins de progrès que je ne l’aurais espéré. Cela nécessite une pression extra-parlementaire, c'est pourquoi le PLR Suisse et les Jeunes Libéraux-Radicaux Suisse ont déposé l'initiative sur les rentes. Au Parlement, nous devons passer à la vitesse supérieure. Si cela ne tenait qu'à nous, nous serions déjà bien plus avancés. »

Damien Cottier, conseiller national Neuchâtel

« Au cours des deux dernières années au Conseil national, j'ai beaucoup appris sur le déroulement des processus. Si vous voulez être influent en politique, il faut savoir les maitriser. Même s’il y a encore des possibilités d’amélioration, je pense ne pas avoir été mauvais dans ce domaine. Heureusement, je peux compter sur le soutien de mes collègues du groupe libéral-radical. Il est important de se remettre en question et d'apprendre. L'apprentissage fait partie de la vie. Le dossier politique le plus important pour moi est la relation entre la Suisse et l'Union européenne, notre principal partenaire commercial. Nous devons absolument trouver des solutions pour que la voie bilatérale puisse être développée davantage. Cela demande de la créativité, de la volonté politique, du travail et de la diplomatie. Je suis convaincu que cette question est absolument fondamentale pour notre pays car elle impacte notre marché du travail et, en définitive, notre qualité de vie. »

Anna Giacometti, conseillère nationale Grisons

« Comme j'étais auparavant maire de Bregaglia, je n'avais aucune expérience dans un législatif avant mon élection. Débuter au Conseil national était un monde complètement nouveau. Je me souviens particulièrement du premier jour où je suis entrée dans l'imposant Palais fédéral et où j'ai monté les marches avec un ami et deux journalistes des Grisons. Je m'attendais à ce que le Parlement se prononce plus rapidement. J'ai été surprise qu'une loi, après avoir été approuvée par les deux chambres, puisse encore être rejetée lors du vote final, et qu’on doive recommencer à zéro le travail.

Entre-temps, j'ai acquis de l'expérience et je suis plus active en politique qu'il y a deux ans. Je me suis fortement engagée en faveur de la loi sur le COet je fais partie du comité d'initiative pour une imposition individuelle indépendante de l'état civil. En tant que membre de la commission de politique extérieure (CPE), les relations avec l'UE sont particulièrement importantes pour moi. La question est maintenant de savoir comment nous pouvons maintenir et développer la voie bilatérale. J'espère que le Conseil fédéral, en collaboration avec le Parlement, réussira à construire une relation stable avec nos voisins car c’est important pour la Suisse. D'ici la fin de la législature, j'aimerais également connaître le nom, l'origine et le parcours politique des nombreuses personnes que je rencontre au Palais fédéral. Outre mon travail, j'aime aussi la ville de Berne et me promener dans la magnifique vieille ville. »

Matthias Michel, conseiller aux États Zoug

« Après 16 ans comme conseiller d’État à Zoug, j'avais envie d’agir au niveau fédéral. Lorsque je suis arrivé au Parlement il y a deux ans, j'ai été saisi émotionnellement pour la première fois. La realpolitik, c’est encore autre chose. J'ai été fasciné et surpris par le système bicaméral. Dans les cantons, il n’y a qu’une seule chambre. À première vue, le système bicaméral semble très complexe. Il m'a fallu du temps pour comprendre quel objet passe en premier lieu devant quel conseil et ce qui vient ensuite, jusqu'à l’élimination de divergences.

La cérémonie de prestation de serment m'a un peu déplu. En raison d'un second tour dans le canton de Zoug, mon élection n'a été confirmée qu'un jour après le début de la session. Cela m'a ennuyé au début, mais pour cela, j'ai été autorisé à prêter serment seul entre les huissiers devant la présidence du Conseil. Si cela est confirmé par le Bureau du Conseil des États, j’assumerai la présidence de la Commission de gestion (CdG) du Conseil des États pour la seconde moitié de la législature. La CdG surveille le Conseil fédéral dans sa manière de gérer l'administration, soit si elle est efficace et si son travail respecte le cadre légal. Puisque je viens d’un exécutif, ce rôle me va comme un gant. »

 

Johanna Gapany, conseillère aux États Fribourg

« Puisque j'étais auparavant à l’exécutif d’une ville ainsi qu’au Grand Conseil fribourgeois, après mon élection au Conseil des États, j'ai voulu développer mon réseau au niveau fédéral. Avoir un bon réseau est important pour pouvoir représenter mon canton de la meilleure des manières. Ces deux dernières années, le travail politique a été rendu plus difficile à cause de la pandémie liée au Covid-19. Les échanges personnels ont été considérablement réduits, également dans le travail parlementaire. En tant que nouvelle conseillère aux États, c'était un défi car les décisions concernant le Covid-19 ont dû être prises rapidement. Cela signifie que j'ai très vite appris les processus et su ce qui était important.

Je me suis particulièrement intéressée aux finances et à la gestion future de la dette, puisque je vais bientôt assumer la présidence de la Commission des finances. Il est important pour moi de ne pas faire supporter les dettes actuelles aux générations futures. J'ai été surprise par la culture du débat qui règne au sein du Conseil des États. Il ne s'agit pas de simples prises de paroles individuelles en plénum, mais de véritables échanges entre les différents orateurs. Le Conseil des États fait preuve d'une réelle volonté démocratique, avec des débats approfondis et des décisions soigneusement pesées malgré un cadre dynamique. »

Maja Riniker, conseillère nationale Argovie

« Au cours des deux dernières années, j'ai beaucoup appris sur les mécanismes et les stratégies politiques. J’ai également amélioré mes connaissances des autres langues nationales. En tant qu'Argovienne, je les maitrisais moins bien qu’à présent. J'ai aussi appris ce qu'est la confiance mutuelle et la coopération, ainsi que leur contraire. La collaboration interpartis est un grand avantage et une très bonne chose dont je sous-estimais la portée. On m'avait également prévenue concernant la quantité de travail, mais je ne pensais pas qu'il y en aurait autant.

La fin de la session, le 16 mars 2020, lorsque le semi-confinement a été décidé, a eu un impact considérable sur moi. Le décès de mon collègue du Conseil national, Albert Vitali, fut également une bien triste nouvelle. Je ne l’ai pas connu longtemps, mais je l'ai beaucoup apprécié. Ce sont des moments d'émotion qui laissent des traces. À mes yeux, le dossier le plus important est le rapport sur l'alimentation, qui concerne la sécurisation des effectifs de l’armée et de la protection civile. Nous devons également clarifier le fonctionnement du service civil, en tenant compte des effectifs de l'armée et de la protection civile, y compris les femmes. Il s'agit d'un projet à long terme que j'aimerais poursuivre. Dans le domaine de la protection civile, j'ai également des idées sur la manière d'alerter plus activement la population. »

Simone de Montmollin, conseillère nationale Genève

« La première étape du début de la législature 2019 a été la prestation de serment. Lorsque nous avons prêté serment, j'ai pris conscience de la responsabilité qui nous incombe en tant que représentants du peuple. J'ai été reconnaissante envers les personnes qui m'ont fait confiance et j'ai ainsi voulu me mettre immédiatement au travail afin de répondre aux attentes de cette population. Contrairement aux Parlements cantonaux, la polarisation entre les groupes est nettement plus forte. Cela se répercute également sur les parlementaires. J'ai aussi remarqué que certains élus fédéraux s'engagent fortement pour des causes personnelles, tandis que d'autres défendent plutôt les intérêts de leur parti. J'ai rapidement appris à me faire respecter pour mes convictions. Quoi qu’il en soit, les priorités peuvent changer en fonction de l'agenda du Parlement, du Conseil fédéral ou de l’actualité. En fin de compte, il faut déployer son énergie là où il est possible de faire bouger les choses. »

Susanne Vincenz-Stauffacher, conseillère nationale Saint-Gall

« Le premier jour de la législature a été un peu comme le premier jour d'école pour moi. Je trépignais d’impatience, j'avais des attentes, mais bien sûr aussi une certaine appréhension. Auparavant membre du Grand Conseil, j'étais habituée à la politique au sein d’un législatif, mais j'étais curieuse de découvrir ce que cela donnerait au niveau fédéral. Maintenant, je sais combien la tâche est fascinante. Si vous maîtrisez les dossiers, vous pouvez réellement faire la différence. Au Grand Conseil, la session durait trois jours, à Berne c'est trois semaines. En outre, nous nous trouvons dans un système bicaméral, qui peut également être utilisé de manière stratégique. J'ai aussi appris à quel point les conversations en coulisses sont importantes.

Je suis ravie de pouvoir travailler au sein de la Commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie (CEATE) du Conseil national. Outre les questions environnementales, la révision de l'AVS et celle de la LPP me tiennent particulièrement à cœur. Je pense qu'il est important que nous, femmes de la classe moyenne, défendions nos idéaux et contrebalancions l'attitude défensive et exigeante de la gauche. Au cours de la seconde moitié de la législature, je souhaite également œuvrer pour que nous réalisions la transition énergétique avec des mesures conformes à nos valeurs PLR. Outre les travaux parlementaires, nous, le PLR Femmes Suisse, avons lancé l’initiative populaire fédérale pour l’imposition individuelle. Beaucoup d’énergie et de temps vont être nécessaires pour la faire aboutir, mais j’apprécie particulièrement aller à la rencontre de la population pour récolter des signatures. »