Qui pour assurer le Service public ?

Faisant preuve d’un conservatisme anachronique dans sa vision du rôle des entreprises publiques, le PS veut revenir 30 ans en arrière, vers un modèle d’entreprise obsolète lourd et peu efficace. Agissant ainsi, il s’oppose au progrès et à la numérisation pour de simples motifs idéologiques. Le PLR estime qu’il est essentiel de vivre avec son temps et qu’adapter les conditions-cadres des entreprises publiques aux nouvelles réalités plutôt que de larmoyer un passé idéalisé est une priorité. En pratiquant la politique de l’autruche et en combattant la numérisation et le progrès, le PS mène le Service public à sa perte.

Rôle et acteurs du Service public

Le Service public doit garantir à l’ensemble de la population helvétique une offre de qualité dans des domaines aussi divers que les transports, les télécommunications ou encore l’accès à l’information. Qu’il soit fourni par l’Etat ou par des acteurs privés est secondaire. Une société de bus locale, nationale ou internationale, n’assure-t-elle pas elle aussi une forme de service public ? Et qu’en est-il des opérateurs de télécommunication privés offrant les mêmes services que Swisscom ? Souhaitons-nous vraiment revenir à la situation de monopole étatique que connaissait la Suisse avant la libéralisation des années 1990 ? Voulons-nous vraiment n’avoir pour seul choix que la couleur d’un modèle de téléphone standardisé ? Contrairement au PS qui campe sur des positions idéologiques en prétendant que « seul le contrôle public permet de garantir la qualité des infrastructures et des services », le PLR met avant tout les besoins des citoyens au centre de sa politique. Or, dans bien des cas, plus de concurrence et de libéralisation garantit un service de qualité à des prix abordables et profite effectivement à la population.

Libéralisation au service de la collectivité

Lorsqu’une entreprise publique est mal gérée, comme ce fut le cas de certaines banques cantonales dans les années 90 et plus récemment de fournisseurs cantonaux d’énergie, c’est le contribuable qui passe à la caisse. Une privatisation, lorsqu’elle est réaliste et opportune, permet de réduire ces risques financiers assumés par la collectivité. A la différence du PS et de sa vision archaïque, le PLR ne voit pas d’inconvénient à ce que les entreprises publiques réalisent des bénéfices (dans la mesure où ceux-ci servent à réaliser les investissements nécessaires pour rester innovatifs et compétitifs, et du moment que le mandat de prestations qui leur est attribué est bien rempli). Par ailleurs, les dividendes versés par les entreprises publiques à succès viennent renflouer les caisses de l’Etat, dans l’intérêt de toute la collectivité. Le PS ne devrait-il pas plutôt s’en réjouir ?

Un problème à rechercher dans les conditions-cadres et non dans les libéralisations 

L’affaire Car Postal a mis en lumière les difficultés rencontrées actuellement par les entreprises publiques. Les recettes provenant des secteurs d’activités originels de ces entreprises - garantie du trafic des paiements et de la distribution du courrier dans le cas de la Poste - ne cessent de chuter. Depuis une dizaine d’années, la numérisation est venue accentuer ce phénomène. Petite question : quand avez-vous pour la dernière fois envoyé une lettre en dehors de la sympathique carte postale de vos vacances ? En ce sens, l’exigence du PS pour un moratoire sur la fermeture des bureaux de poste, dans un contexte où leur fréquentation ne cesse de chuter et que la Poste propose des modèles alternatifs tout à fait viables, est complétement anachronique. Au lieu de larmoyer un passé idéalisé, le PLR demande que le cadre légal dans lequel évoluent les entreprises publiques soit actualisé. Leur donner plus de flexibilité permettra de mieux répondre aux défis d’un monde en constante évolution. Pour les Libéraux-Radicaux, il est clair : une libéralisation ou une privatisation n’est jamais un but en soi. Dans bien des cas, elle permet cependant aux entreprises de s’adapter plus rapidement aux évolutions du marché. Chaque entreprise publique évolue cependant dans un milieu différent. Lorsqu’il est question de libéralisation, des évaluations au cas par cas doivent être réalisées.

Une lutte à armes égales entre acteurs privés et publics

Pour compenser la chute des recettes provenant de leurs domaines d’activités originels, les entreprises publiques doivent se diversifier. Elles entrent donc de ce fait souvent en concurrence avec des acteurs privés. En soi, cette stimulation de la concurrence est positive. Or, dans bien des cas, cette concurrence ne se fait malheureusement pas à armes égales. Les entreprises publiques ont des garanties étatiques qui leur permettent de prendre plus de risques et de se financer donc à moindre frais. Il arrive qu’elles aient – via d’autres secteurs d’activités ayant trait au service public – accès à des données clients auxquelles n’ont pas accès les privés. Il peut également exister des subventions indirectes qui les favorisent. Pour corriger ces distorsions, le CN Schilliger a fait adopter une motion (17.518) demandant que la concurrence entre acteurs privés et publics se fassent à armes égales.

L’avenir plutôt que le passé

Le PS combat le progrès et la numérisation à coup d’interdits et de moratoires. Il veut revenir 30 ans en arrière. Le PLR est quant à lui tourné vers l’avenir. Il souhaite au contraire donner, à toutes les entreprises assurant un service public, la flexibilité nécessaire pour relever les défis de demain. Ainsi seulement, les Suisses pourront continuer à bénéficier des meilleurs services aux meilleurs prix.