Pas de WEF ni de conférences de l’ONU sans protection de l’espace aérien

L’espace aérien suisse enregistre la plus haute concentration de circulation aérienne d’Europe. Sans une protection moderne de cet espace, un WEF ne pourrait avoir lieu. L’achat de nouveaux avions est dès lors primordial et la population doit pouvoir statuer à ce propos au travers d’un référendum. L’acquisition d’un nouveau système de défense sol-air (DSA) est tout autant importante, mais ne nécessite pas d’être soumise à la population. 
 

La longue période de paix en Europe induit un faux sentiment de sécurité – De nos jours, la sécurité semble aller de soi. Mais les situations politiques peuvent rapidement changer, alors que le développement d’un système moderne de défense demande des dizaines d’années. 

Il n’est cependant pas nécessaire de se précipiter, ni de s’imaginer un scénario de guerre aérienne. Car contrairement à d’autres moyens lourds de l’armée, l’avion de combat est également indispensable en temps de paix, notamment pour le service de police aérienne. Il protège le trafic aérien et surveille les conférences internationales. Le WEF, par exemple, ne serait pas envisageable sans une protection efficace de l’espace aérien, il en va de même pour les conférences de l’ONU. Nulle part ailleurs les têtes des citoyens ne sont autant survolées qu’en Europe. Des avions performants et un service en continu sont dès lors essentiels. C’est la même chose pour la police routière : elle n’est pas réduite à réaliser un travail aux heures de bureau et à bord de véhicules obsolètes. 

C’est dans ce contexte que doit être considérée la décision de principe du Conseil fédéral quant au renouvellement des moyens de protection de l’espace aérien. La Suisse doit se procurer de nouveaux avions de combat et un nouveau système de défense sol-air (DSA). Le PLR salue la décision de principe sur l’achat de nouveaux avions de combat. La mission de protection est d’ailleurs incluse dans les devoirs de l’armée prévus par la Constitution. Les 8 milliards de francs prévus représentent naturellement la limite inférieure, mais concordent avec la réalité fiscale. Face à la croissance générale d’environ 1,5% des finances fédérales, une croissance annuelle de 1,4% pour le DDPS est aussi facilement justifiable sur le plan fiscal. Les deux vont de pair et la population l’a compris. Je trouve louable que le Conseil fédéral veuille en outre s’attaquer aux affaires compensatoires contraignantes. 

Parce qu’en 2014 déjà, le Gripen avait été soumis à la population, cette dernière doit pouvoir statuer sur l’achat de nouveaux avions de combat. Un projet susceptible de référendum est nécessaire. 

Avion de combat et DSA : deux projets distincts 

Le Conseil fédéral s’est également prononcé en faveur d’un nouveau système de défense sol-air (DSA). Ce système est aussi judicieux et indispensable. La Corée du Nord tient une partie du monde en haleine avec ses missiles dont la portée est toujours plus longue. Il est vrai que la Suisse est loin de la Corée du Nord, cependant, d’autre régions peu sûres, la Syrie, par exemple, sont plus proches de nous. Il me semble dès lors évident que la Suisse ait besoin d’un nouveau système DSA.  

Mais le DSA et l’achat de nouveaux avions de combat doivent faire l’objet de deux projets distincts. Si une acquisition échoue, alors elle entrainerait l’autre dans sa chute. Il n’est donc pas nécessaire que la population vote sur le DSA, puisqu’il s’agit d’une acquisition courante dans le cadre d’un programme d’armement, à l’instar d’un nouveau système radio. 

Josef Dittli