La vitalité démocratique ou la mort des communes

Chaque dimanche de votations, un sujet bien moins médiatique mais tout aussi passionnant, se trame dans l’ombre. Parfois, il est même nécessaire de se déplacer au pilier public pour en découvrir la substance. Il s’agit des nombreuses élections complémentaires qui animent la vie politique de nos localités. Les élus d’hier, pleins d’entrain, disponibles et œuvrant pour le bien public, se retrouvent à devoir quitter leur fonction par manque de temps, désaccords ou encore par lassitude.

C’est à ce moment-là que se déroule un deuxième acte qui est souvent paradoxal, entre plusieurs localités d’une seule et même région. Dans certains cas, à la clôture du dépôt des listes, personne ne s’est annoncé pour repourvoir le siège vacant. Ce qui laisse une liberté quasi-illimité aux électeurs et qui dans de nombreux cas conduit à l’élection d’une personne qui ne souhaitait pas être élue. Ainsi elle se bornera à refuser cette décision populaire. La commune n’a donc pas d’autres choix que de reprendre ce processus démocratique à zéro. Dès lors se posent les questions suivantes : ne faut-il pas revoir les tâches attribuées aux communes ? Faut-il unir les forces communales pour le bien public ? Ne faut-il pas passer à un exécutif professionnel ?


Dans d’autres villages, bien au contraire, cette élection attire une pléthore de candidats, entrainant un débat d’idée profond et offrant aux électeurs communaux un réel choix démocratique. Cette dynamique se ressent ensuite malgré les candidats malheureux, durant plusieurs mois dans ces localités. De nouvelles personnes s’engagent dans les sociétés locales, de nouveaux conseillers communaux et généraux se font assermenter et ainsi la démocratie communale poursuit son chemin.

C’est à ces moments précis que de nombreux jeunes prennent connaissances de différents enjeux communaux et décident de s’investir pour leur village et pour leurs idées. Certains jeunes oubliés d’alors, renforcés par un désintérêt politique, décident de franchir le pas en se portant candidats afin de rejoindre un Conseil ou une Municipalité en apportant une autre opinion sur les enjeux communaux.

Même si le nombre impressionnant de démissions entraine parfois certaines difficultés, il permet de renforcer les liens entre les habitants et leur commune. Il est fréquent lors de votations fédérales, accompagnée d’une élection communale, de voir la participation augmenter à ces deux scrutins, ce qui accroît la vitalité démocratique. La source de notre démocratie directe peut donc se trouver dans nos communes, où les décisions prises par les conseils et les municipalités, entrainent des conséquences directes envers les habitants. Les communes sont la représentation de notre fédéralisme helvétique. L’engagement communal ne sera récompensé qu’en poursuivant la longévité de ces entités.

Maxime Meier