Libertés Neuchâteloises - CLAP CLAP CLAP

Etre résilient, c’est avoir la « capacité d'un écosystème, d'un biotope ou d'un groupe d'individus à se rétablir après une perturbation extérieure » (Larousse).

Il semblerait que ce mot corresponde particulièrement à ce que nous sommes en train de vivre, à un détail près : souhaitons-nous vraiment nous rétablir ? Souhaitons-nous vraiment nous retrouver comme en 2019 ? Ou tout cela pour rien en fin de compte ?

Combattre les effets de cette pandémie, résister pour ne pas crever (Phase I) OUI ; mais n’en garder aucun enseignement (Phase II) NON.

Les résilients, phase I

13 mars 2020, 15h30, ON FERME !

Que faire ? S’endormir paisiblement sur l’oreiller de la paresse bien rembourré de RHT et APG ? Il faudrait déjà le pouvoir – ce qui n’est pas le cas de tous, certains ayant été, par tradition (les indépendants) ou complexité (le personnel domestique), (quasi) écartés – et il faudrait encore le vouloir.

Alors retroussons nos manches !

Les restaurateurs cuisinent de leur côté et livrent à domicile, les horticulteurs créent de nouveaux espaces de self-service/pick, les coiffeurs donnent des conseils virtuels, les parents salariés, quand ils ont fini de faire faire leurs devoirs à leurs enfants, allument leur ordinateur et bossent, après avoir ligoté et bâillonné les premiers peut-être, les voisins font des commissions pour leurs ainés et tous les soirs, à 21 heures, beaucoup se rassemblent dans ce geste de gratitude à l’attention du personnel soignant. D’autres pensent également, en cet instant, à un pharmacien, à un caissier, à un routier, à un agent d’entretien, à un facteur…

L’Homme, cet animal consumériste s’est trouvé brutalement privé de sa drogue première. Alors bien sûr, il y a eu la facilité d’achats sur la toile, mais il y a aussi eu les circuits courts, qui ont été facilités par les initiatives des producteurs et l’absence d’obstacles administratifs ou réglementaires incongrus.

Dans le cadre sécuritaire que nous ont dicté les autorités, beaucoup on su tirer leur épingle du jeu. Cela ne veut pas dire en profiter, cela ne veut pas dire que ça a été facile, assurément non ; cela veut dire qu’ils ont résisté et se sont redressés, en ayant des idées ou en s’inspirant des autres. Certains pour réussir à payer leurs factures et les salaires, d’autres pour ne pas dépérir ou certains, tout simplement pour aider, parce qu’ils le pouvaient.

Et après, phase II

Les autorités, que d’aucuns disent lentes car collégiales, se sont aussitôt réunies et un cadre, évolutif et évoluant, a été fixé.

Dans le respect de ce cadre, les individus ont su s’adapter, se responsabiliser et même faire preuve d’audace et de combativité.

Pour aujourd’hui et pour demain, les autorités doivent saluer leurs efforts, leur accorder leur confiance, doivent les soutenir, et, à tout le moins, ne pas – plus – les entraver par des dispositions qui ressemblent au huitième des douze travaux d’Astérix, l’obtention de ce fameux laissez-passer A 38.

Surtout que le 8 juin 2020, ce ne sera pas le clap de fin. Poursuivons nos efforts, continuons d’être combatifs, créatifs et inspirants.

Hélène Ecoutin-Dupuy

Candidate au Conseil général, commune de Val-de-Ruz