Anne-Laure Couchepin Vouilloz – Mère, femme et présidente

Série – Mon engagement politique 

Profitant du succès reconnu de la Foire du Valais à Martigny, le magazine Bilan y organisait mercredi 3 octobre dernier, sa 9ème soirée Femmes Leaders. L’occasion pour moi de venir y rencontrer ces femmes à responsabilités, toutes professions confondues, partager leurs expériences professionnelles d’une part, mais également leur quotidien de mères pour certaines d’entre elles. 
Parmi les femmes politiques présentes ce soir-là, Anne-Laure Couchepin Vouilloz, présidente depuis janvier 2017 de la ville de Martigny (VS). 
Elle fait partie de ces femmes possédant une main de fer dans un gant de velours. Une femme décrite comme discrète mais qui pourtant, lorsqu’on l’aperçoit face à un auditoire, occupe remarquablement l’espace. Une prestance, un regard franc et bienveillant, une facilité d’expression à en faire des envieux, mais aussi un sourire communicatif. C’est ça Anne-Laure Couchepin Vouilloz, un mélange de force et d’empathie. 
                      

 Propos recueillis par Karine Barras, porte-parole
 

 

Anne-Laure Couchepin Vouilloz en bref :

Date de naissance 
10 mai 1977

Profession
Avocate

Etat civil
Mariée, 4 enfants

Mandats politiques
2008, conseillère communale, ville de Martigny (VS), 18'622 habitants

Janvier 2017, présidente de la ville de Martigny

 


« La volonté d’être moteur »

•    Madame la présidente, en 2008 vous lanciez votre carrière politique avec une élection au conseil communal. Qu’est-ce qui vous a poussé précisément à vous engager ?

L’envie de pouvoir modifier des choses là où j’habite. J’allais commencer à exercer comme avocate et j’avais un enfant en bas âge. Ma vie se bâtissait tranquillement à Martigny. Je trouvais que c’était le bon moment pour m’investir pour ma commune. Les citoyens m’ont alors donné cette chance. 

•    Politicienne et maman. Est-ce bien compatible dans la société actuelle ? 

C’est très compliqué. Sans place d’accueil, nous ne pouvons tout simplement pas travailler. Mais ma plus grosse désillusion a été de constater que même avec une place en structure pour son enfant, la coordination famille/travail/politique reste complexe. J’avais conclu que tout deviendrait plus simple, mais cela est faux. Je reste en perpétuelle tension face aux contraintes des horaires et des imprévus. J’ai aussi énormément de sollicitations le soir, ce qui n’est pas idéal par rapport aux enfants. Le temps libre passe souvent à la trappe.

•    Lors de cette soirée, vous avez fait référence au soutien de votre époux. Vous dites de lui qu’il est le « maillon fort ».  Pensez-vous que la disponibilité des femmes en politique passe par ce binôme ? Les modèles de garde actuels sont-ils conformes aux attentes des deux parents qui souhaitent travailler, s’engager dans la vie associative, tout en s’impliquant dans l’éducation de leurs enfants ?

La politique demande beaucoup de disponibilité, et à horaires variables. Les structures d’accueil ne peuvent guère offrir cette souplesse. Il est dès lors nécessaire de pouvoir compter sur quelqu’un d’autre et d’accepter de lui faire confiance. Je pense aussi qu’il est encore mal vu, dans certains milieux, de demander à travailler à temps partiel pour s’occuper de sa famille. Pourtant, une grande majorité des emplois pourraient se concevoir à pourcentage réduit, y compris les postes de cadre ou de dirigeant. Une meilleure répartition des charges familiales au sein du couple parental est une piste. Encore faut-il que les deux personnes le veuillent !

•    9,5%, c’est le taux de femmes présentes à la tête d’un exécutif local dans votre canton, ce qui représente 12 femmes pour 114 hommes. Vous êtes d’ailleurs la première femme élue à la présidence de la ville de Martigny. Le Valais fait-il figure de mauvais élève dans l’engagement politique des femmes ? Qu’est-ce qui ne fonctionne pas ?

Il y a peu de femmes dans les exécutifs valaisans, et donc par conséquent, peu de femmes à leur tête. Il est selon moi plus difficile de trouver des candidates femmes. Cela s’explique en partie par une recherche focalisée au sein de certains réseaux, ces mêmes réseaux composés principalement d’hommes. D’autre part, certaines femmes me disent percevoir la politique comme un dur combat et dès lors ne pas souhaiter s’y aventurer. 

•    Que diriez-vous aux femmes qui hésitent aujourd’hui encore à s’engager ? Et pourquoi choisir de rallier le PLR ?

La politique, s’est avant tout un débat d’idée et des réflexions pour améliorer le quotidien de tous. Pour moi, le PLR représente une manière de réfléchir, libre et sans préjugé en se basant sur l’idée que chacun peut être le moteur de sa vie et de la société. C’est assez enthousiasmant. 

•    C’est quoi le vrai secret de Madame la présidente pour être performante ?

De fréquemment rencontrer des gens d’horizons différents, ce qui permet de bousculer la pensée unique et les certitudes.
 

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