Highway to hell

Noël socialiste en octobre

Les socialistes sont fantastiques. A chaque problème, à chaque défi, à chaque souci, ils une solution, unique. L’impôt. Ce n’est d’ailleurs pas moi qui le dis, mais Cédric Wermut, leur président, dans un tweet digne du prix Nobel de littérature, qui l’exprimait clairement.

Soit. Et comme la même solution s’applique à tout, le même remède nous est servi pour le problème des primes maladie. Or, quand il s’agit de faire les poches des citoyens, les socialistes font preuve d’une capacité d’innovation qui nous fait trop souvent défaut.

Un jeu d’enfant. On multiplie l’impôt fédéral direct par 342%. Voilà, c’est tout. Imbéciles que nous sommes de n’y avoir pas pensé plus tôt. Bien sûr, la clientèle du PS, ceux qui ne paient pas d’impôts et n’aspirent pas à en payer de leur vie, n’acquittera plus de prime maladie du tout. La majorité verra ses primes baisser. C’est tellement magique que le correspondant du Temps à Berne sautille de joie en découvrant le projet.

C’est même Noël en octobre. Avec ce système, le PS se réjouit de pouvoir augmenter les coûts de la santé en gaspillant les 5 milliards de francs actuellement réservés aux subsides. On ne sait pas pour quoi faire, mais 5 milliards de plus, c’est chouette. Je n’invente rien, vous avez bien lu : les socialistes estiment qu’une part de la solution actuelle est… d’augmenter les coûts de la santé. 

 Mais alors, quelle est la magie ? La progressivité monstrueuse de l’impôt, bien entendu. Les très hauts revenus qui appartiennent de toute manière au camp du mal, seront châtiés à merci. Avec la proposition du PS, pour que nous ne payions plus de prime maladie, le taux moyen de l’impôt sur le revenu atteindra 70% en Suisse pour les plus riches. Petit joueur, la France et son taux maximal de 45% deviendra un paradis fiscal, tandis que nous irons au galop vers l’enfer. 

A l’approche des élections, le PS vire du rose au rouge et nous proposera peut-être la révolution prolétarienne. Pas certain que les hauts revenus restent parmi nous, mais c’est un autre débat. Et dans l’élan du grand partage communautaire, on pourra toujours compléter le programme par quelques mesures de coercition pour décourager les plus téméraires de viser des cieux plus cléments. 

 Ma foi, peut-être que ce ne sont que de riches contribuables qui passeront à la caisse. Forcément méprisables. Toute promesse électorale peut bien être prise sur leur compte, de toute manière trop bien garni. Une question demeure : un salaud de riche devenu pauvre à force d’une redistribution trop vorace, reste-il un salaud, ou passe-til, habillé de la vertu de précarité, du bon côté de l’Histoire? C’est malheureusement le destin des pays qui ont trop longtemps embrassé le socialisme.

Cette chronique a été publiée en français sur blick.ch.

Philippe Nantermod