Des propositions libérales et utiles pour lutter contre les raisons et non contre les symptômes de l’inégalité salariale

L’égalité entre les hommes et les femmes est une préoccupation importante pour la population suisse et pour le PLR également. Nous devons combattre l’inégalité avec des mesures efficaces. Or, les mesures proposées dans la révision de la loi sur l’égalité permettent tout au plus un traitement placébo contre les conséquences d’une inégalité salariale et non de vraies solutions quant aux problèmes de fond. En effet, l’inégalité salariale est le résultat de plusieurs paramètres qui conduisent à des différences de traitement, liés à des conditions socio-culturelles complexes. La solution au problème de l’inégalité salariale ne passe pas par une loi, mais par une action coordonnée à plusieurs niveaux pour permettre de combler les différences salariales présentes aujourd’hui encore en Suisse. 

Par le CN Fathi Derder

Pendant la session d’automne, la chambre du peuple a débattu sur la modification de la loi sur l’égalité. Il s’agit ici d’introduire une obligation pour les entreprises à partir de 100 employés d’effectuer des analyses salariales à intervalles réguliers. Ces analyses auront pour but de déterminer si une inégalité salariale entre les femmes et les hommes existe. Selon les statistiques disponibles aujourd’hui, l’écart inexpliqué entre les salaires des hommes et des femmes représente 7.4 %. Or, ces mêmes statistiques démontrent une fausse réalité. En effet, il s’agit là de la différence inexpliquée entre les salaires des hommes et ceux des femmes. Des critères subjectifs telle que l’expérience personnelle de l’employé sont tout bonnement ignorés. La base statistique ayant lancé la révision est donc pour le moins bancale.


Une organisation familiale libérale
A ce jour, une des raisons majeures menant à une situation salariale différente entre femmes et hommes à trait à l’interruption et/ou à la réduction de l’activité professionnelle par les femmes en cas d’agrandissement de la famille. La reprise de la carrière à temps partiel a pour conséquence un affaiblissement de la position de l’employée, notamment en raison d’interruptions prolongées de l’activité professionnelle ou d’expérience professionnelle réduite. La famille doit pouvoir être libre de déterminer son modèle d’organisation et de sortir des statuts patriarcaux établis. Une amélioration des conditions-cadres permettant une meilleure conciliation entre vie familiale et vie privée est donc à privilégier. 


Accueil extra-scolaire
L’augmentation des impôts et des tarifs des crèches représentent surtout pour les familles de la classe moyenne une charge financière importante, car elles sont doublement pénalisées. Une augmentation des déductions fiscales à 25'000 francs par an et par enfant dans le cadre de l’impôt fédéral direct (IFD) permettrait de tenir compte des frais effectifs découlant de la garde d’enfants. Cette mesure a aussi pour but de limiter les effets dissuasifs du système fiscal sur l’exercice d’une activité lucrative. De concert à l’augmentation de la déduction fiscale, la mise en place, par les cantons et les communes, de structures d’accueil parascolaires comme des cantines scolaires et le soutien aux devoirs ou les heures d’études aménagées doit être soutenue. Cela va d’une augmentation de l’offre à une diminution de la charge administrative pour la mise en place de telles offres. 


Conditions de travail flexibles
Une meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie privée peut aussi être obtenue en permettant au travailleur de bénéficier des chances offertes, entre autres par la digitalisation en promouvant notamment le travail à domicile. Les dispositions actuelles sont trop restrictives et ne permettent pas de tirer pleinement profit de la numérisation. En permettant aux parents d’aménager leur temps de travail de manière plus flexible, ces derniers pourraient maintenir leur taux d’activité. Ceci leur permettrait de progresser de manière plus linéaire dans leur carrière et ainsi de connaître une évolution salariale positive. 
En tant que pays constitué majoritairement de PME, la Suisse offre des conditions-cadres avantageuses à celles et ceux qui désirent entreprendre. Néanmoins, une réduction de la charge bureaucratique, de nouveaux modèles de taxation ainsi que des améliorations des conditions légales sont encore possible. En tant qu’indépendant, la flexibilité dans l’organisation de la vie professionnelle et privée constitue un atout de ce statut. L’entreprenariat doit donc être renforcé afin de démontrer les atouts de ce dernier. 


Economie et politique doivent travailler ensemble
L’économie a la responsabilité sociale de ne pas autoriser de discrimination entre les genres. Cependant, il convient également à la politique de jouer son rôle et de permettre de meilleures conditions-cadres. Des analyses salariales vont donc à l’encontre de ces idées et ne permettent aucune avancée significative dans la lutte contre les raisons qui mènent à l’inégalité salariale. 
C’est en outre par une plus grande participation des femmes à la vie active que disparaitront les inégalités salariales actuelles. Les femmes devraient pouvoir ainsi clairement faire valoir leur droit auprès de leur employeur. Aucun employeur responsable ne se permettrait dès lors de leur refuser ce droit fondamental : à travail égal, salaire égal.
 

Fathi Derder