Vivement les vacances

 

écrit par Charles Favre, Conseiller national VD

Pour la gauche, « Les vacances, il n’y a que ça de vrai ». Preuve en est l’initiative populaire actuellement en cours de traitement aux chambres fédérales « 6 semaines de vacances pour tous». C’est bien connu, le travail est par essence mauvais, c’est le symbole même de l’exploitation de l’Homme par l’Homme.

Alors pour mieux vendre le dogme on l’habille d’une argumentation rationnelle. La productivité ayant fortement augmenté, les travailleurs doivent en avoir leur part. Le travail étant tellement exigeant, il faut plus de temps pour récupérer.

 

 

 

Que voilà de belles choses … qui malheureusement ne résistent pas à l’analyse.

 

La productivité a certes augmenté, mais elle est déjà redistribuée. Par des salaires élevés, par des conditions sociales intéressantes, par une tendance générale à l’augmentation des vacances. La législation actuelle et le fait que les entreprises se veulent attractives pour engager les meilleurs ont permis aux entreprises de maintenir cet équilibre entre bonnes conditions de travail et compétitivité. Comme le niveau de celui-ci est variable d’une branche à l’autre, une même obligation pour tous mettra de nombreuses entreprises en difficulté et des postes de travail en péril.

 

Les vacances permettent certes de décompresser. Mais si pour les obtenir le travailleur doit être encore plus productif, alors, nous faisons fausse route. Et c’est bien ce qui va se passer. Comme personne ne veut voir son salaire diminuer s’il a plus de vacances et que l’entreprise ne pourra pas augmenter ses coûts en engageant du personnel, il faudra travailler plus pour arriver au même chiffre d’affaire.

Voilà ce que veulent les syndicats et la gauche, au nom du dogme: des entreprises qui perdent des marchés et des travailleurs sur les genoux. Oui, il est grand temps que ces hardis penseurs en prennent … des vacances, afin qu’ils se montre simplement raisonnables.